samedi 9 novembre 2013

Rien.

Un monde où plus rien n'a de valeur ... voilà ce qu'on construit et ce que l'on veut laisser.

Un monde de tentations, de déculpabilisation -et de culpabilisation. J'en ai marre de sentir l'odeur attractive de plats préparées avec de la viande d'êtres qui n'ont jamais vu la lumière du jour. Marre que des publicités me fassent envie à chaque coin de rue. Ne pas y succomber et rester sur sa faim, profiter des absurdités qu'on veut nous vendre et se sentir coupable des conséquences. Marre d'entendre des gens clamer leur impuissance à changer quoi que ce soit, leur aversion à modifier un temps soit peu leur manière d'agir, parce que "de toute façon, ça ne changerait rien".

Tout est relégué à la même valeur. Un seul plan. Selon un nombre absurde d'amis virtuels qui ne nous connaissent souvent pas, un ongle cassé sera plus plaint que la perte d'un frère, un retard de payement suscitera plus d'empathie qu'un génocide, une pétition contre l'augmentation d'une écotaxe aura plus de poids que la lutte pour la préservation d'un espace plus que millénaire.
La Vie n'a plus d'importance. Pas une vie, non, La Vie. Ce devrait être sacré. Chaque être est bien peu de chose et tout à la fois bien plus que l'on peut imaginer.  On utilise le vivant comme s'il n'avait pas son existence propre et qu'il nous était asservi. Un esclave, entravé, ... normal, nous sommes l'illustration de l'être suprême, tout nous appartient.
On est ce qu'on possède, plus on a, plus on est admiré. On cherche même à dompter le temps et les éléments.

Je dirai juste qu'en agissant comme ça, on est des moins que rien.